40 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE

1388 : Histoire cles Neuf Preux et des Neuf Preuses, tapisserie de vingt aunes de long sur quatre de haut, payée 3,400 francs. Dourdin livra, en 1395, une suite des Preuses.

1388 : Histoire de Lyon de Bourges, 1,000 francs. — Histoire de Béga, qui conquit la fille du duc de Lorraine, 100 francs. — Histoire des douze Apôtres ct des douze Prophètes, 3,400 francs. — Plusieurs histoires de Notre-Dame, 350 francs.

1392 : Histoire de la vie de saint Denis, 800 francs.

Deux pièces représentant VHistoire de Jason à la conquête de la l'oison d'or, payées ensemble 1,125 francs.

■ 1399 : Histoire de Bonne Renommée, trois pièces, 3,000 écus d'or.

En même temps que ces tentures de style héroïque ou religieux, Pierre de Baumetz remet à son noble client des tapisseries d'un ordre plus modeste. Ce sont des tapis avec figures de chevaliers et de dames, des carreaux ou coussins « à champ vert, entremêlés de brebis blanches sous une aubépine de couleur d'or. »

Presque toutes ces pièces sont dites de fin fil d'Arras. Est-ce là une indication d'origine? Dans ce cas, Pierre de Baumetz, domicilié à Paris¹, ne serait qu'un intermédiaire, un commissionnaire investi de la confiance du duc, ce qui nous paraît difficile à admettre, rien n'étant plus simple pour le souverain de la Flandre et de l'Artois que de s'adresser directement aux métiers de ses États.

Arrivons maintenant aux importantes commandes faites par le duc de Bourgogne aux ateliers d'Arras.

Par son mariage, Philippe le Hardi était devenu, comme on l'a dit, un'des princes les plus puissants de la chrétienté. Cette alliance créait entre la Bourgogne et la Flandre des relations étroites qui devaient exercer une influence considérable sur le développement de l'art et de l'industrie dans les deux provinces. Sa situation mettait le duc en rapports continuels avec tous les princes de l'Occident. Aussi généreux que brave, il savait gagner l'amitié de ses voisins par d'habiles libéralités, dont les tapisseries d'Arras faisaient très souvent les frais. S'il en achète une grande quantité pour son

¹ Bien'que domicilié à Paris, cet artisan semble originaire de l'Artois, ll existe aux environs d'Arras un village appelé Beaumetz, duquel notre tapissier tenait probablement le nom sous lequel il est connu.



	40 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE 1388 : Histoire cles Neuf Preux et des Neuf Preuses, tapisserie de vingt aunes de long sur quatre de haut, payée 3,400 francs. Dourdin livra, en 1395, une suite des Preuses. 1388 : Histoire de Lyon de Bourges, 1,000 francs. — Histoire de Béga, qui conquit la fille du duc de Lorraine, 100 francs. — Histoire des douze Apôtres ct des douze Prophètes, 3,400 francs. — Plusieurs histoires de Notre-Dame, 350 francs. 1392 : Histoire de la vie de saint Denis, 800 francs. Deux pièces représentant VHistoire de Jason à la conquête de la l'oison d'or, payées ensemble 1,125 francs. ■ 1399 : Histoire de Bonne Renommée, trois pièces, 3,000 écus d'or. En même temps que ces tentures de style héroïque ou religieux, Pierre de Baumetz remet à son noble client des tapisseries d'un ordre plus modeste. Ce sont des tapis avec figures de chevaliers et de dames, des carreaux ou coussins « à champ vert, entremêlés de brebis blanches sous une aubépine de couleur d'or. » Presque toutes ces pièces sont dites de fin fil d'Arras. Est-ce là une indication d'origine? Dans ce cas, Pierre de Baumetz, domicilié à Paris¹, ne serait qu'un intermédiaire, un commissionnaire investi de la confiance du duc, ce qui nous paraît difficile à admettre, rien n'étant plus simple pour le souverain de la Flandre et de l'Artois que de s'adresser directement aux métiers de ses États. Arrivons maintenant aux importantes commandes faites par le duc de Bourgogne aux ateliers d'Arras. Par son mariage, Philippe le Hardi était devenu, comme on l'a dit, un'des princes les plus puissants de la chrétienté. Cette alliance créait entre la Bourgogne et la Flandre des relations étroites qui devaient exercer une influence considérable sur le développement de l'art et de l'industrie dans les deux provinces. Sa situation mettait le duc en rapports continuels avec tous les princes de l'Occident. Aussi généreux que brave, il savait gagner l'amitié de ses voisins par d'habiles libéralités, dont les tapisseries d'Arras faisaient très souvent les frais. S'il en achète une grande quantité pour son ¹ Bien'que domicilié à Paris, cet artisan semble originaire de l'Artois, ll existe aux environs d'Arras un village appelé Beaumetz, duquel notre tapissier tenait probablement le nom sous lequel il est connu.